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  • March 2025

Tarification collective : repérer les drapeaux rouges dans une demande de soumission

By
  • Carole Bellm
  • Yinnie Chung
  • Mari-Anne Ramson
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In Brief

En identifiant rapidement les drapeaux rouges dans les demandes de soumissions, les tarificateurs en assurance collective peuvent éviter des conséquences négatives plus tard dans le processus d’assurance, telles qu’une tarification inexacte, des problèmes de rentabilité, etc. Cet article met en lumière certaines des principales préoccupations à prendre en compte.

Principaux points à retenir

  • Les tarificateurs en assurance collective doivent être vigilants et reconnaître les drapeaux rouges potentiels lorsqu’ils examinent les demandes de soumissions.
  • Les sources potentielles de drapeaux rouges peuvent être les renseignements fournis dans ces demandes ainsi que la relation entre l’intermédiaire et l’assureur.
  • Il est essentiel de communiquer et de renforcer fréquemment les attentes des intermédiaires afin d’éviter toute aggravation au cours du processus de soumission. Ainsi, cela instaure un climat de confiance et des relations solides.

 

Les drapeaux rouges ne justifient souvent pas un arrêt complet du processus de soumission, mais ils indiquent que certains éléments doivent être clarifiés avant de passer à l’étape suivante. Les drapeaux rouges peuvent se présenter sous diverses formes, qu’elles soient écrites ou verbales, et peuvent aller de renseignements manquants à des données incomplètes ou douteuses.

Cela ne veut pas dire que l’absence de données essentielles est délibérée. Cette situation donne souvent aux tarificateurs en assurance collective l’occasion de recueillir des informations supplémentaires en approfondissant leur analyse.

L’importance d’identifier les drapeaux rouges

La reconnaissance des drapeaux rouges permet aux assureurs :

  • d’atténuer les risques en veillant à ce que toutes les informations pertinentes soient disponibles afin de limiter les inquiétudes potentielles;
  • d’empêcher une mauvaise interprétation en raison d’informations incomplètes ou inexactes;
  • de détecter d’éventuels cas d’antisélection et tentatives visant à ajouter des employés non-admissibles à un régime;
  • d’identifier les informations omises et susceptibles d’avoir une incidence sur la tarification ou la rentabilité.

Après avoir identifié les éventuels drapeaux rouges, les tarificateurs doivent alors déterminer si une soumission d’assurance collective est justifiée et comment ils souhaitent se positionner d’un point de vue de la compétitivité, ou s’ils devraient simplement la refuser. Le fait de disposer de toutes les informations disponibles permet de minimiser les effets négatifs, tels que des hypothèses erronées, une tarification conservatrice ou inexacte, des enjeux au moment de la mise en place du groupe, des premiers renouvellements difficiles et des problèmes de rentabilité.

Quels sont les drapeaux rouges les plus courants auxquels doivent porter attention les tarificateurs en assurance collective?

Groupes n’ayant pas de couverture antérieure

Les groupes qui n’ont jamais eu de couverture peuvent représenter une occasion pour les assureurs, même si le manque d’antécédents peut compliquer l’évaluation du risque d’une soumission pour ces groupes. Voici les facteurs à prendre en considération pour détecter les drapeaux rouges :

Type de groupe

  • Jeune entreprise : les pratiques courantes de l’industrie suggèrent qu’une entreprise doit être en activité depuis au moins deux ans avant de lui proposer une couverture d’assurance collective, car de nombreuses nouvelles entreprises font faillite au cours de leurs trois premières années d’existence.
  • Entreprise établie : il est important de déterminer la raison ou les éventuels problèmes sous-jacents qui expliquent pourquoi une entreprise cherche à obtenir une couverture à ce moment précis, et non auparavant.

Profil du groupe

  • Le groupe a-t-il déjà eu un régime d’assurance collective? Certains groupes peuvent avoir eu un régime dans le passé, mais ont dû l’abandonner par la suite, car ils ne pouvaient plus se le permettre.
  • Les couvertures demandées sont-elles raisonnables? Dans le contexte d’un premier régime, le fait de demander un régime très généreux pourrait être un drapeau rouge.
  • La structure des classes ou des divisions est-elle logique? La demande de couverture pour une seule catégorie ou division du groupe pourrait indiquer des problèmes d’abordabilité ou d’antisélection

Durée de la relation avec l’assureur actuel

La durée pendant laquelle un groupe est resté auprès des assureurs précédents peut révéler des tendances inquiétantes.

Changements d’assureur fréquents

Ces changements pourraient indiquer que la priorité du groupe est de trouver les conditions et les taux les plus compétitifs. Si le groupe change d’assureur après la garantie de taux, l’assureur en place ne peut généralement pas récupérer son investissement initial au moment de l’acquisition du groupe.

Le groupe fait des demandes de soumissions fréquemment, mais ne change pas d’assureur

Ce fait peut indiquer que le groupe recherche des taux compétitifs pour négocier avec son assureur actuel, mais qu’il n’a pas l’intention de le remplacer.

Historique des primes, des réclamations et des taux

L’expérience du groupe avec l’assureur actuel peut être révélatrice, et les tarificateurs devraient examiner attentivement les données historiques pour y déceler des incohérences ou d’éventuelles erreurs. Les informations pouvant justifier une investigation supplémentaire incluent :

  • des augmentations ou des diminutions de primes ne résultant pas d’un changement de taux;
  • une variation du nombre d’employés, par exemple à la suite d’une vague d’embauches ou de mises à pied, qui pourrait modifier la démographie d’un groupe et avoir une incidence sur les tendances de réclamations et la tarification du groupe;
  • l’expérience passée du groupe est volontairement omise par un intermédiaire qui estime que cette expérience ne reflète pas l’expérience actuelle du groupe;
    • il appartient aux tarificateurs de déterminer le nombre d’années d’expérience à considérer pour la tarification;
  • un manque d’information sur l’historique complet des demandes de réclamations d’invalidité;
    • La demande de soumission peut être faite à un moment où le groupe n’a pas eu de réclamations récentes d’invalidité, mais cela ne reflète pas nécessairement les tendances de réclamations historiques;
    • Pour les groupes dont la tarification est établie sur une base de taux manuels, un intermédiaire peut ne pas juger important de fournir des informations sur les demandes de réclamations d’invalidité, même si ces informations peuvent servir à déterminer l’incidence.
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Les données sur les employés

Les données sur les employés peuvent fournir des informations clés permettant à un assureur de mieux comprendre un groupe. Ce n’est qu’en disposant d’informations précises qu’un assureur peut fournir une soumission exacte, personnalisée et proposer des taux compétitifs.   Les données sur les employés peuvent présenter différents drapeaux rouges.

Professions

Les appellations d’emploi qui ne correspondent pas au salaire d’un employé ou au secteur d’activité du groupe, ainsi que les professions manquantes ou vagues, peuvent compliquer l’évaluation du risque d’un groupe. Cette ambiguïté peut avoir une incidence non seulement sur les taux proposés dans la demande de soumission, mais également sur les renouvellements et sur la profitabilité.

Revenus

De faibles revenus ou des revenus manquant dans les données, peuvent indiquer :

  • qu’un employé travaille à temps partiel et n’atteint pas le nombre d’heures minimal requis pour être admissible à l’assurance collective;
  • qu’un groupe composé principalement d’employés à faible revenu pourrait entraîner un taux de roulement élevé, une instabilité du groupe et une mauvaise expérience si les employés nouvellement embauchés soumettent des réclamations et quittent leur emploi peu de temps après;
  • la possibilité d’une mauvaise expérience d’invalidité longue durée, car il existe une corrélation entre de faibles revenus et les demandes de prestations d’invalidité.

Dates d’embauche

Ces informations peuvent donner une idée des tendances en matière d’embauche, ce qui peut être le signe d’une croissance ou d’un taux de roulement élevé du personnel.

Intermédiaires

Il est impératif pour un assureur d’établir des relations solides avec les intermédiaires en favorisant une communication ouverte et en renforçant la confiance. Il ne s’agit pas d’inonder les intermédiaires de questions, mais plutôt de s’assurer de façon proactive qu’ils comprennent les exigences et les avantages que des données de qualité apporteront au processus de soumission. Si les réponses ne sont pas fournies ou ont tendance à être fournies sur la défensive, cela peut être un drapeau rouge. Voici les éléments auxquels il est important de porter une attention particulière :

Relation sporadique

Lorsque les intermédiaires envoient rarement des demandes de soumissions à un assureur ou n’envoient que des opportunités de mauvaise qualité, cela peut indiquer que d’autres assureurs ont refusé de soumissionner pour les groupes défavorables ou que l’intermédiaire compile des renseignements sur les taux du marché en vue de négocier avec l’assureur en place.

Informations de mauvaise qualité

La présence d’erreurs ou d’omissions fréquentes peut être préoccupant.

Informations incomplètes

Le fait de devoir demander à plusieurs reprises des informations qui devraient être normalement fournies par l’intermédiaire est un drapeau rouge.

Informations changeantes

Lorsque les informations fournies dans la demande de soumission sont fréquemment modifiées, cela peut constituer un problème.

Nouvelles informations après la vente

La modification des informations au moment de la vente peut constituer un drapeau rouge, car à ce moment-là, l’assureur peut se montrer plus conciliant simplement pour conclure la vente ou pour supporter l’intermédiaire si une erreur a été commise.

Si cette situation se manifeste à plusieurs reprises avec le même intermédiaire, il est probablement temps de discuter des attentes concernant le processus et les données requises afin que l’assureur puisse fournir une soumission complète et compétitive.

Conclusion

Il est important de peser le pour et le contre quand vient le temps de demander des informations supplémentaires. Celles-ci peuvent varier en fonction de la taille du groupe. Le respect des meilleures pratiques peut aider les assureurs à reconnaître les drapeaux rouges et à y faire face de manière proactive.

  • Fixer des attentes appropriées. Les intermédiaires sont plus enclins à fournir une demande de soumission précise lorsqu’ils comprennent les avantages à fournir plus de détails.
  • Identifier. une analyse approfondie des renseignements fournis dans une demande de soumission permettra de mieux reconnaître les drapeaux rouges.
  • Demander et réviser. Il ne faut pas hésiter à demander des informations manquantes ou complémentaires, ou des précisions lorsque ces informations sont importantes pour l’évaluation des risques et peuvent avoir une incidence sur la tarification.
  • Faire le point. la révision périodique des exigences avec les intermédiaires peut permettre une bonne compréhension des renseignements indispensables par rapport à ceux qui sont souhaitables.

Les drapeaux rouges font partie de la réalité du processus de demande de soumission. En reconnaissant et en faisant face à ces problèmes potentiels, les tarificateurs en assurance collective peuvent prendre des décisions judicieuses, protéger leur organisation et assurer son succès à long terme.

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